communiqué
Dérivant dans le velours infini de l’espace, ils persistent – vestiges anciens d’une époque où les étoiles chuchotaient encore entre elles. Ces reliques ne sont pas des ruines au sens traditionnel du terme, mais des échos figés de civilisations qui ont brillé de mille feux et péri silencieusement, leurs héritages dispersés comme des cendres à travers le firmament.
Ils flottent en silence : les flèches brisées de cathédrales interstellaires, les arches abandonnées recouvertes de la poussière de mille mondes disparus, et les monolithes gravés de symboles oubliés qui scintillent faiblement, comme s’ils portaient le deuil dans le langage de la lumière. Chacun d’eux n’orbite plus autour de rien – juste le souvenir, juste le vide.
Et puis, des abysses, il commence à se lever – un soleil géant, ancien et lent, traînant sa masse gonflée au-dessus du bord des ténèbres. Sa lumière se répand sur les reliques comme du sang et de l’or, embrasant des reflets fantomatiques à leurs surfaces balafrées. Le silence ne se rompt pas, mais s’épaissit – respectueux, presque sacré.
Alors que sa lueur ardente se propage, elle touche les ruines tel un dieu réveillant ses morts. Les ombres s’étirent, scintillent, puis s’évanouissent. Certaines structures vibrent faiblement, non de vie, mais de mémoire – des boucles de données depuis longtemps décomposées, vacillant au rythme de la chaleur de l’étoile, tels des cœurs cherchant à se souvenir comment battre.
Les reliques, magnifiques dans leur décomposition, flottent – monuments à la mémoire d’un passé lointain, épargnés par le temps, enveloppés de givre et de vénération. Ce ne sont pas de simples débris, mais des épitaphes, écrites en alliage et en silence.
Et sous l’œil de ce soleil levant, elles semblent, l’espace d’un instant haletant, presque revivre – chantant non pas avec le son, mais avec la présence. Un requiem en mouvement. Une berceuse pour les étoiles.